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dans son parlement, voilà la seule autorité irréfragable qui puisse vous adjuger un gouvernement combiné pour le faire à jamais respecter de vos gouverneurs, à moins qu’ils ne veulent déclarer la guerre au souverain et à la nation ; et alors se serait à vos maîtres à se venger en vous vengeant.

Le moment de l’action est donc arrivé pour vous. Quand vous recevrez cette lettre, le général Haldimand aura vraisemblablement évacué la province ; mais quand il y figurerait encore, ne le craignez pas ; il a aujourd’hui plus à appréhender de vous que vous de lui : c’est donc à vous à agir aujourd’hui en liberté pour vous-mêmes. Mais ne vous égarez pas encore ici : vous n’avez procédé jusqu’ici que divisés, les nouveaux sujets d’un côté et les anciens de l’autre : voilà la partition qui a tout fait manquer et fera toujours échouer tous vos efforts ; tant qu’elle subsistera, vous n’obtiendrez rien, ni les uns, ni les autres ; et pour ne pas faire de jaloux, on vous laissera tous dans la nasse des malheureux. Eh mais ! il n’y a plus aujourd’hui en Canada, par le droit et pas les intérêts, qu’un seul genre d’habitants, c’est-à-dire des sujets de la Grande-Bretagne ; réunissez-vous, tout vous en dicte la loi ; et parlez comme doivent le faire des Anglais ; il faudra bien de façon ou d’autre que vous réussissiez : c’est aujourd’hui le moment ; de toutes parts, les sujets de la Grande-Bretagne réclament