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franchise, de la droiture d’un opprimé que vous avez écrasé sans franchise, sans droiture et sans générosité ? Je ne sais si je me flatte dans le parallèle que je fais de vous et de moi ; mais au moins crois-je assez me connaître pour pouvoir assurer d’honneur que les menées sourdes, les voies de complots, les pratiques ténèbres ne cadrent point avec ma façon libre et ingénue de penser et d’agir ; et je dédaignerais d’une victoire que je ne devrais qu’à la surprise.

Ce sont-là, je ne l’ignore pas, les armes empoisonnées qu’on aiguise aujourd’hui contre moi à Québec : le mensonge, l’imposture, le parjure, ligués de complot, se mettent de la partie contre les intérêts de la vérité et de la justice de mes droits. Ce substitut, cet instigateur en chef de vos fureurs, qui, la lancette à la main, (instrument de sa profession primitive) est chargé de nous expliquer d’office les oracles de la jurisprudence française ; je le vois, dis-je, ce magistrat travesti, apprêter et armer contre moi ses légions à la sourdine ; mais que m’importe à moi de ses cabales ? L’innocence pour triompher se suffit seule à elle-même ; et pour le triomphe de la mienne, je ne veux que les lumières des juges, l’équité des jurés et l’authenticité de mes droits. L’humanité violée et en pleurs, toutes les lois divines et humaines foulées aux pieds, à la face de toute une province, plaident assez éloquemment ma cause ; je n’ai besoin que de la publicité des