Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

rentrer les commis d’un bureau dans leur sphère de subalternes, fait pour obéir et pour se taire ; telle est, Milord , l’idée que la voix publique m’a donnée de Milord Sidney : l’évènement va bientôt la justifier.

Le général Haldimand brave la justice à Québec, en vertu de sa dignité qui élève sa personne au dessus des lois ; il n’y a que son rappel qui, en le remettant dans sa condition privée et dans l’inconséquence de son individualité, puisse le rendre justiciable de la judicature d’Angleterre ; tribunal national, établi pour punir l’injustice jusqu’aux environs du trône même où elle pourrait chercher un asile. D’après l’étiquette ordinaire, le temps de son gouvernement est expiré : le bien public assurément n’en demande pas la prolongation ; mais quand quelques circonstances particulières pourraient concourir à sa continuation, tant de titres publics réclame son rappel, que ce serait sembler vouloir conniver à ses injustices que de le refuser. Ce rappel est dû à Sa Majesté Royale, qui doit être vengée de l’infidélité de son représentant ; à la nation qui l’avait adopté et qui a droit de lui demander compte de l’abus qu’il a fait de cette adoption, pour opprimer les sujets ; à la province de Québec, afin de briser les chaînes sous le poids de qui il la fait gémir aujourd’hui et qui n’étaient pas faites pour elle ; enfin ce rappel est dû aux lois qui réclament leur victime qui ne leur a échappé jusqu’ici que contre les lois mêmes.