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Milord,

Les grands ministres font la gloire et la grandeur des États au dehors, mais ils en font quelquefois les fléaux au dedans : ce sont les bons, les honnêtes, les vertueux ministres qui décident à coup sûr du bonheur des sujets. C’est la gloire du choix de Sa Majesté, en appelant votre seigneurie au ministère, de s’être donné un vice-gérant qui rassemble dans sa personne les plus brillantes qualités et les plus précieuses vertus du cœur et sur qui, à ce titre, Elle peut se reposer dignement du soin de rendre son règne glorieux chez l’étranger aimable et heureux pour ses sujets.

Je n’avais pas besoin, Milord, d’un ministre d’un caractère moins illustre et moins respectable, pour voir finir les injustices atroces qui sont venues m’accabler, à la honte de la raison humaine et contre les droits de l’humanité. Un tyran n’a pas rougi de déchaîner contre moi, à Québec, les violences et les fureurs du plus décidé despotisme ; il a préludé par suspecter et attaquer mon honneur ; il a continué par me ravir la liberté et par ruiné, en brigand masqué, ma fortune ; et s’il n’a pas fini par me détruire, c’est qu’il est une Providence spéciale qui veille contre les menées sourdes à la conservation des innocents o