, qui ne mérite assurément tout au moins que mon mépris. Quant à ma lettre à votre seigneurie, le même Conseil opina, qu’il était de la décence, de s’adresser, en première instance, au tribunal immédiat de Sa Majesté et d’attendre avec respect, après ce premier pas, qu’Elle daignât s’expliquer sur ses volontés par l’organe de son ministre.
Cette marche, réglée sur la bienséance et l’ordre, a semblé d’abord réussir. Le 18 de mars, jour de la réception de ma requête, votre seigneurie m’annonça l’agréable nouvelle du rappel du général Haldimand, qui devait être rendu à Londres, vers les premiers jours du mois de juin prochain. Le 20 du même mois, jour où votre seigneurie se chargea officiellement de présenter, en personne, mon mémoire au roi, elle me confirma ce retour si désirable et si universellement désiré, avec cette légère altération, que ce général ne pourrait arriver à Londres, que vers le fin du mois de juin. Et enfin, le 5 du courant a changé totalement la face des affaires : c’est au cours du mois d’octobre prochain, que votre seigneurie m’a renvoyé, pour l’arrivée de mon tyran.
Milord, ces variations, ces délais, ne sont pas mal assortis à l’esprit de la tyrannie, qui ne m’a captivé dans les fers, durant 928 jours, que sous la ferme espérance, qu’un si long esclavage, en minant sourdement les ressources de ma fortune et les principes