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le coupable se joue à Québec de toute justice ; il y triomphe de son injustice, et y jouit avec impunité de ses fureurs.

Bourrelé par les remords cuisants d’une conscience qui le juge et le condamne, le gouverneur Haldimand n’ignore pas la vengeance éclatante que les lois lui préparent à Londres. Il ne peut leur échapper, que par une fuite clandestine et honteuse dans sa patrie, pour aller y étaler le spectacle d’une opulence gagnée dans un service qu’il a déshonoré par la tyrannie. C’est à cette indigne mesure qu’il semble vouloir avoir recours, quand l’expiration de son gouvernement, en le rendant à sa condition privée, l’aura conséquemment rendu justiciable des lois.

Sire, la gloire de la personne royale de Votre Majesté, la gloire de toute la nation, celle, enfin, de la constitution d’Angleterre, réclament hautement pour le punir, ou lui ou moi ; — Lui, s’il a déshonoré la majesté royale qu’il représentait ; — moi, si j’ose ici déférer injustement le représentant de mon souverain, au tribunal de mon souverain même et à celui de toute la nation. Avoir représenté au meilleur des princes les droits de la justice opprimée est un gage assuré de la voir bientôt satisfaite par les voies dignes de sa sagesse et de son équité.

Dans un cas d’une conséquence bien moins importante, d’un sujet canadien (Monsieur Cugnet de Québec,