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rieuse fin.

Dans la première section, vous lirez l’histoire de mes démarches auprès du roi et de ses ministres : mais vous apercevrez que, fidèle à mes engagements, en demandant justice pour moi, je n’ai jamais oublié de la demander pour vous ; mais ce n’était là qu’une défense générale de vos intérêts. Je l’ai particularisé dans une lettre, que j’ai l’honneur d’adresser à tous les Canadiens dans ce nouveau recueil. Après l’exposition de la criminalité des oppressions dont le général Haldimand s’est rendu coupable envers moi, je viens à la manifestation de la tyrannie que son génie despotique a déployé contre vous tous. Vous l’avouerai-je ? Et pourquoi non ? puisque ce n’est que de votre instruction seule que peut naître votre salut ; toute l’Angleterre a été frappée d’étonnement, qu’un gouverneur, soit-disant anglais, ait été assez audacieux, pour mettre ainsi à la chaîne un si grand corps de ses sujets. Mais sa surprise s’est accrue de plus de moitié, en apprenant que ce grand corps de sujets, instruits du prix de la liberté par leur propre cœur et par l’esprit national ait pu plier si docilement sous le joug que leur imposait un Suisse mal anglifié et peu fait pour gouverner des Anglais. C’est à vous à faire cesser cette surprise qui attaque autant votre bonheur que votre gloire et à vous montrer aussi zélés à redevenir libres qu’on se l’est montré à vous faire esclaves. C’est pour vous inviter, vous exciter à une si noble, si généreuse résolution, que je vous