violences plus notoires et plus atroces. Enfin, voici une trait unique qui caractérise pleinement une persécution décidée, qui a levé le masque et qui, pourvu qu’elle frappe et qu’elle écrase, ne s’inquiète pas de l’injustice la plus manifeste des coups. On avait sursis toutes les causes où M. du Calvet pouvait se porter pour demandeur ; mais dans celles où il ne jouait que le personnage de défendant, on était très bien venu de le poursuivre à toute outrance et sans laisser une seule fois à son choix la voie d’appel pour recours. On laisse au public à pénétrer jusqu’à quel degré d’acharnement cette dernière liberté doit avoir portée contre un prisonnier d’État, qu’un succès infaillible invitait d’attaquer, et à prononcer sur la violence et la tyrannie de tous ces procédés.
Durant le cours de tant d’injustices, les respectables amis de M. du Calvet ne l’abandonnèrent pas dans ses infortunes : ils s’offrirent au général Haldimand pour garants et cautions du prisonnier ; mais néant fut fait à toutes leurs offres. M. du Calvet lui-même ne s’oublia pas : il proposa d’abord de mettre en séquestre, dans les mains d’un délégué par le gouvernement, la masse totale de sa fortune pour gage de sa fidélité passée et future ; néant fut fait à sa requête. Il somma juridiquement le général Haldimand de le livrer à la sévérité et à la vengeance des lois s’il les avait violées ; néant encore à cette nouvelle requête de sa part. Il ne tarda pas d’en appeler hautement au Conseil du roi et de requérir judiciellement d’être transporté