Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

ici si docile à la baguette, ou plutôt sous un sceptre de fer, venaient à être accrochés à un carcan, encore plus serré et plus pesant que celui qui aujourd’hui les enchaîne ! quelle révolution fatale à la mère-patrie qui assurément ne la mérite pas ! La vie ne pourrait alors renaître que du sein de la mort ; et la province n’aurait plus à attendre que son désespoir, sa résurrection et son salut. Que l’astre qui veille à la gloire de l’Angleterre nous éclaire sous de plus heureux auspices et nous fasse luire de plus beaux jours !

C’est, milord, avec un cœur percé de douleur que je finis par la publication d’un trait si désolant, si désespérant ; mais à mon tribunal, je me condamnerais moi-même comme un traître à la cause de mon souverain et de la nation que de ne pas sonner le tocsin et l’alarme, (quand il en est encore temps) à l’approche d’une nouvelle révolution qui se couve et qui s’avance.

J’ai l’honneur d’être, avec le respect le plus profond,
milord,
de votre seigneurie,
le très-humble et
très-obéissant serviteur,
Pierre du Calvet

À Londres, No 9, Cannon Street,
près de la bourse royale,
le 25 mai 1784