un chemin jusqu’à moi. C’est la dernière ressource des tyrans de couper à la vérité tout passage pour percer jusqu’à la lumière et de fomenter le règne de l’ignorance publique qui seul peut masquer la tyrannie et la sauver du dernier naufrage à la faveur du masque. Au reste, ce règne de l’ignorance publique est si fort maintenu à Québec que le traité de paix n’y a pas encore été publié et les articles en sont encore un mystère impénétrable aux citoyens ; ce trait décide de l’étendue du despotisme et apologise tout à la fois pour le silence forcé que garde le Canada dans des conjonctures si critiques.
Je conclus, milord, par le précis de trois lettres de citoyens de marque et en place, qui donnent l’extrait de ce qui se passe dans la province. En voici la substance :
L’inquisition d’État vient donc d’être ratifiée et confirmée : nous voilà passant de nouveau sous le joug en vertu des derniers décrets de notre Conseil législatif ; voilà le flatteur gagé, Williams, député pour faire consacrer par le sceau de l’approbation des ministres, les violences du général Haldimand et pour le rasseoir inébranlablement sur le siège dictatorial de la province. Pauvre colonie ! Peuple infortuné ! qu’allez-vous devenir ? Ah ! si ce maudit député venait malheureusement à réussir dans sa damnable mission ; si les Canadiens, troupeau jusqu’