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blée qui seule peut la faire naître et la consolider : alors il était le déclamateur implacable

    inconvénient ; le peuple n’est pas assez instruit : cependant il s’instruit peu à peu ; je le vois avec plaisir s’élever au-dessus des anciens préjugés nationaux ; il désirera en peu, il désire même déjà, jouir du même bonheur que ses frères aînés. Ne serait-il pas possible, en attendant, d’autoriser quelques sociétés de représentants pour mettre sous les yeux du gouvernement et conseil ces bonnes idées et ces réflexions, pou le bien commun ? Moyen excellent de nous instruire et source d’un bonheur inestimable. D’ailleurs, la qualité de membre de conseil permet-elle à ma délicatesse de craindre qu’une chambre de représentants en modifie l’autorité ? Je conclus donc en disant, que Sa Majesté remarquera, ainsi que son parlement, que la puissance d’un État dépend de l’esprit et de la connaissance de ses peuples ; que toute la force vient de la réunion des volontés ; que la population doit faire le principal objet de ses soins ; que le moyen de rendre utile une colonie, c’est d’en faire un nouveau peuple de concitoyens ; qu’elle doit se proposer son propre bien-être, pour fruit de ses travaux et qu’elle serait frustrée dans ses espérances si raisonnables, si la métropole ne lui procurait et ne partageait avec elle ses avantages réels ; qu’enfin, pour obtenir des sujets si importants, il suffit de les soumettre à la prudence et à la sagesse du gouvernement. Ma confiance ne m’y porte pas moins que mon amour pour mes concitoyens.
    (Signé)
    F. Levesque.


    Le lieut. gouv. Hamilton, dissentant.


    Sur la considération des conséquences qui pourraient s’ensuivre d’une pareille adresse, je suis de sentiment qu’il ne devrait pas passer dans son entier, et pour les causes et raisons suivantes. Je regarde l’Acte de Québec comme un acte consommé de législature britannique, qui a été reçu dans le pays et a subsisté en force depuis sa publication jusqu’à ce jour et pour ces rai-