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six autres conseillers, mais universalisés, si je puis m’exprimer ainsi, par la concurrence générale de plus de 100 000 âmes qui forment la totalité de la population du Canada. Voici ce que ces 100 000 âmes attendent du bill de Québec amendé et qu’ils se promettent tous de la bienfaisance de Sa Majesté.

Au barreau, la jurisprudence française, revêtue de toute sa pureté et son éclat, comme plus analogue aux notions précoces dont les a imbus l’éducation sous la domination de leur premier souverain. Dans le gouvernement de la province, la constitution anglaise toute entière, sous laquelle l’univers entier souhaiterait de renaître et sous qui les Canadiens, à titre d’affiliation nationale avec l’Angleterre, ont les plus justes, les plus incontestables droits de vivre. Voilà l’objet universel de leurs vœux et non pas cette jurisprudence française charpentée, tronçonnée et défigurée telle qu’on nous l’a fabriquée dans la colonie en vertu réelle ou supposée du bill de Québec et beaucoup moins cette horrible, cette gigantesque autorité despotique d’administration qui n’existe ni en France, ni dans aucun autre pays de l’univers qu’à Québec. Il n’est aucun Canadien, s’il n’a pas juré un divorce avec la raison et toutes les vertus, qui ne soit prêt à souscrire à cet objet de prétention que j’ose ici leur prêter à tous.
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