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La motion annonce les flatteuses espérances que le bill de Québec aboutira « heureusement, par succession des temps, à incorporer les Canadiens à la nation britannique. ». Les Canadiens, sous le bill de Québec, sont des hommes qui peuvent constitutionnellement se promettre un seul moment la liberté de leurs personnes, la jouissance de leurs fortunes : gare ! s’ils osent ouvrir la bouche sur la marche de leur gouvernement. Je m’arrête à ces traits seuls ; si de tels esclaves sont faits pour être un jour associés à la nation anglaise et ne former avec elle qu’un corps simple et analogue, il faudra que la constitution anglaise change bien sur la route et l’esprit des Anglais avec elle. Mais à propos, les assureurs de cette incorporation nous auraient bien fait plaisir de nous fixer l’époque précise de cet futur évènement ; car depuis dix ans que le bill de Québec existe, rien d’approchant de cette incorporation est encore intervenu ; serait-ce la faute du bill ou des Canadiens : mais il faut donc refondre l’un ou les autres, ou peut-être tous ensemble ; en attendant que Messieurs les approbateurs de si énormes paradoxes aient opéré cette refonte, je poursuis.

Une lettre laissée sur la table du Conseil législatif, en surcroît d’appui de la motion, porte expressément : « Comme des personnes signèrent et firent signer l’automne dernière des représentations au roi qui pourraient tendre au rappel du bill de Québec, nous croyons qu’il