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et à des réclamations authentiques de la jouissance des prérogatives citoyennes que


cette exception a lieu, elle sera un monument éternel de honte pour nous : partout l’on pensera que ce privilège était nécessaire pour nous retenir dans nos maisons ; cependant l’expérience du passé, surtout depuis vingt-cinq ans, prouve le contraire. Cela n’est point flatteur pour nous ne demandons que la liberté d’être fidèle à nos veux. Au reste, nous sommes les plus humbles sujettes de notre souverain et serions au désespoir d’être l’objet des délibérations d’un conseil. Je vous envoie, comme à notre supérieur, monseigneur l’évêque étant malade, ces considérations, qui sont le résultat de notre assemblée et vous déclare que nous nous en rapportons à votre prudence sur les représentations qu’il y aurait à faire à cet égard.

Je suis etc.

(Signé)

ST-THÉRÈSE de JÉSUS, Seigneurie.

À M. Gravé, vicaire général du diocèse de Québec.

Du couvent des ursulines de Québec, ce 16 avril, 1784.

Monsieur,

On nous rapporte de plusieurs parts que les honorables membres du Conseil législatif travaillent à établir une loi qu’ils croient favorables aux sujets du roi mais qu’ils en exceptent les communautés. Nous croyons encore que cette exception, dans leurs vues, est un témoignage de leur bienveillance ; nous voudrions bien leur marquer la reconnaissance que nous avons pour leurs bonnes intentions : cependant, si cette exception avait lieu, il nous paraît qu’elle serait regardée dans la suite comme un monument de honte pour nous, parce qu’on pourra toujours dire que nous avons eu besoin de ce privilège pour nous retenir dans nos maisons. L’expérience de vingt cinq ans prouve cependant le contraire et nous ne demandons que la liberté de suivre toujours le doux esclavage de nos voeux. En un mont, nous sommes les plus petites servantes du roi et nous voudrions bien qu’il ne fût jamais fait