ombres et à mettre les faits existants sous un jour si éclatant que cette vérité si longtemps abattue et terrassée triomphe enfin et annonce par son triomphe le retour prochain du règne de la justice, de la liberté et du bonheur dans la province de Québec. J’arrange les évènements par l’ordre et l’économie même de leur avènement ; la clarté est l’âme du vrai et le premier devoir d’un homme qui le cherche et fait gloire de le proclamer.
Enfin, milord, on a rougi, quoique bien tard, d’avoir si longtemps livré en victime innocente et sans défense la liberté des Canadiens, en proie aux caprices et aux fureurs de la passion régnante. Le Conseil législatif convoqué a pris en délibération la réinstauration de l’acte de l’ habeas corpus : à cette première lueur de l’émancipation canadienne, le chirurgical conseiller Mabane, l’ex-capitaine conseiller Fraser, prirent l’alarme sur le coup mortel prêt à écraser par la tête l’existence du despotisme dont ils sont trophée d’être les arcs-boutants et les pivots ; avec une audace intrépide et une violence implacable, ils se sont inscrits contre le rabais de la puissance du gouverneur dont ils ont attesté, foi de despotes subalternes, vendus au despote en chef, que la saine politique réclamait l’exhaussement et l’amplification. À cette étonnante déclaration, l’assemblée agitée a pris feu ; les clameurs et les hurlements ont succédé