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les avances de M. Townshend, et à extirper une tyrannie qu’il avait réprouvée et condamnée avant son avènement.
Enfin, ce grand ministre est, par sa mère, de la descendance du fameux archi-patriote Sidney[1], ce célèbre patron de la liberté, dont il était si exalté, si épris, qu’il ne voulut rien souffrir chez lui qui ne fut marqué de ses augustes livrées. Un sang si libre, coulant dans ses veines, ne condamnera pas à l’esclavage tout un peuple de nouveaux sujets, qui viennent à son tri-
- ↑ Barillon, alors ambassadeur de France à Londres, raconte, dans les mémoires de son ambassade, que Sydney étant en France, montait un superbe cheval anglais, dont Louis XIV fut épris, et dont il fit demander le prix. À cette question le patriote anglais s’arme de son épée, et courant à son cheval, ami, dit-il, (car la liberté familiarise tout) tu es né libre, tu mourras tel ; et sur cela il le perce, et l’étend raide sur la place. C’est exactement le fameux Virginius se ruant sur un tranchet d’une boutique voisine, en frappant sa fille, et arrosant de son sang les rues de Rome ; il est vrai qu’il était question pour celui-ci de sauver l’honneur d’une Romaine, de la brutalité du tribun militaire Appius : aussi la victime, aussi généreuse que son père, tendit-elle en silence le col sous le glaive du sacrificateur ; mais ce malheureux cheval aurait pu faire observer à son maître, qu’on ne lui destinait pas à Versailles un autre mords que celui qu’on lui mettait en bouche à Londres, et que mords pour mords, il valait encore mieux vivre : mais le jeu de ce monde politique, n’est que celui d’une grande comédie ; la pompe, l’ostentation orne la scène, en attendant le dénouement, qui vient comme il plaît au hasard.