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C’est à vous à prononcer, si votre existence provinciale doit être sacrifiée à l’exaltation et à la fortune de quelques faux et perfides citoyens, et s’il convient à votre gloire, d’être les spectateurs oisifs et insensibles… que dis-je ?… le artisans et les promoteurs mêmes de votre perte, en concourant activement à faire réussir les mesures de ces factieux. Je ne balance pas même de vous en communiquer l’aveu, (car il importe à votre gloire, qui fait partie de la mienne) je vous confesserai, dis-je, qu’on vous a représentés ici comme un peuple soumis, timide et docile, si familiarisé avec l’obéissance, et tellement façonné pour elle, que la voix de la liberté, et des sublimes passions de l’homme, ne serait pas capable de vous réveiller, et de vous mettre en action, pour soulever seulement le poids de vos fers, et beaucoup moins pour les rompre. Toute l’Angleterre, au fait de votre oppression, est aujourd’hui dans l’attente pour juger de vous par votre courage et votre fermeté.

Au milieu de cette attente, qu’il est de votre gloire de faire bientôt finir, voici le seul souhait auquel mon sincère patriotisme se borne en votre faveur : puissent vos enfants, et les enfants de vos enfants, combler de leurs abondantes bénédictions, le zèle et l’amour de la liberté, que vous allez déployer dans les circonstances critiques, où vous gémissez, et n’avoir jamais à verser des larmes de sang sur la destinée qui les menace ! car il n’est