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fortune ; elle ne peut s’y maintenir, que par la continuation de votre humiliation, de

    « celui qui a l’honneur d’être, en attendant, avec le plus parfait respect,
    « Milord,
    « Votre très humble
    « & très-obéissant serviteur,
    « Pierre du Calvet


    « Milord,
    Samedi matin, 29 nov. 1783.
    « Je ne puis revenir de l’étonnement où me jette votre silence sur ma requête du 26 septembre dernier, et sur la mettre du 19 courant. Une injustice ne serait pas plus constamment refusée que la justice que je sollicite depuis longtemps en vain.
    « Jugez, milord, de l’excès de la tyrannie. Voilà trois députés que vous envoie la province de Québec enfin lassé d’un joug auquel elle ne devait pas s’attendre sous un gouvernement anglais. Dans la liste des abus qu’ils ont à vous présenter, ma cause se trouvera, probablement, comprise ; et j’obtiendrai, peut-être, justice avec la province entière.
    « Je n’ignore pas, Milord, que Monsieur Haldimand envoie ici des gens à ses gages, dont la mission est d’obtenir qu’il ne soit rien changé au gouvernement de la province, qui, tel qu’il est, et tel que je l’ai senti, est un véritable despotisme. Mais, Milord, il faut espérer que vous serez juste, et que, par ce moyen, vous conserverez la province à Sa Majesté, et que vous ne souffrirez pas que notre oppression justifie, aux yeux de l’Europe entière, le détachement des Treize Provinces,
    « J’ai l’honneur d’être, avec le respect, etc., etc.
    « Pierre du Calvet


    « Milord,
    15 déc. 1783.
    « Oui. Je ne cesserai d’écrire à votre seigneurie que lorsqu’elle m’aura rendu la justice qui est due à mon innocence opprimée. C’est encore à ce titre, Milord,