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actuel est le seul gouvernement sagement combiné, pour votre liberté, votre félicité, votre gloire.

Car tels sont les canaux infidèles et empoisonnées, qui de source encore plus perfide et plus pestiférée, ont conduit jusqu’ici les informations d’État, sur la situation actuelle de notre province, dans les bureaux des offices publics : et c’est par ces répertoires mensongers, que nos ministères se flattent de la connaître : eh, mais ! seraient-ils donc si peu initiés dans la connaissance des hommes, pour imaginer qu’un gouverneur, d’un cœur assez scélérat pour être tyran, pût avoir assez de vertu pour confier dans le sein des ministres, c’est-à-dire de ses juges, de dépôt avéré de ses tyrannies ? Non ; ce serait s’abattre de ses propres mains, et se renverser lui-même de son trône ; il n’a garde d’être ainsi son ennemi ; aussi n’a-t-il représenté, et ne représenterait-il jamais, aux conducteurs publics, la province de Québec, que comme un séjour enchanteur, où règne la justice, le bonheur, la sérénité la plus pure, sans mélange d’aucun soupir, excepté peut-être celui du crime puni ; c’est-à-dire, Messieurs, que vous êtes et serez toujours heureux à Londres, au moins au tribunal des administrateurs de l’État, tandis que dans votre patrie vous nagerez dans le sang, et dans les larmes : et voilà l’illusion et l’imposition lamentables, que je déplorais amèrement dès le mois de novembre et de décembre der-