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élevés et nourris dans l’étude des lois ; et ne pas leur substituer des conseillers d’épée, de lancette, d’aune, et autres instruments disparates, qui jurent avec l’administration de la justice, et sont l’opprobre de la justice même. Le salaire de ces conseillers, avant la conquête, n’excédait pas 100 petits écus, monnaie de France. Considérant la circulation des espèces, qui en enrichissant la province a renchéri le prix des denrées, la générosité du gouvernement anglais pourrait agrandir le salaire des ces conseillers, jusqu’à 100 livres sterling. Les appointements des juges montent aujourd’hui jusqu’à 500 livres et plusieurs qui réunissent nominalement jusqu’à quatre et cinq places sur leurs têtes. Quelle économie pour l’État ? car, Messieurs, cette économie publique, vous devez la poser pour base à toutes les demandes que vous avez à soumettre à la justice d’Angleterre. Elle sort d’une guerre ruineuse, où la masse de ses dettes nationales s’est accrue, jusqu’à une monstrueuse magnitude. Ce serait exiger, qu’elle achevât de s’écraser elle et ses peuples, que d’en solliciter des institutions dispendieuses et coûteuses : le Canada ne lui coûte déjà que trop ; mais je puis l’assurer ici d’honneur, que ce n’est point la faute du Canada, même ; si jamais un corps d’assemblée venait à présider à son administration, et passer en revue les dépenses publiques, bientôt la colonie, déchargée de ses folles dépenses, se suffirait à elle-même pour se gouverner avec ses seuls revenus établis, et