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Décorer de la concession de la religion catholique romaine en Canada de toute la pompe, la parade de la sanction de la législature, et après cela écarter sous main, de la province, les prêtres, qui sont les ministres faits pour la perpétuer, c’est accorder hautement le bienfait d’une main, et le retirer sourdement de l’autre ; c’est une espèce de duplicité, indigne d’une nation que la franchise et la droiture ont, de tout temps, caractérisée et marquée de leurs traits. À propos, que système étroit, et manqué surtout, que d’aller périodiquement chaque année, mendier en Savoie, et y acheter une couple de prêtres, pour les prêter au Canada ? Et ce sont nos ministres qui se chargent de conclure cet admirable marché ! Eh, mais ! c’est aux grands vicaires, c’est au chef ecclésiastique du diocèse à pourvoir ses ouailles d’une recrue suffisante de ministre de l’Église, son devoir le charge de ce soin. Mais des conducteurs de l’État ! et sont-ils donc faits pour être administrateurs de paroisses ? On les ravalerait bientôt jusqu’à en faire des marguilliers ; de plus grands devoirs les appellent ailleurs ; petitesse de vues, mais d’autant plus déplacée ici, qu’il semble par là que le gouvernement d’Angleterre s’effarouche ici et prend ombrages, d’une poignée de prêtres, qui isolés dans leurs personnes, et dispersés dans les paroisses en Canada, sans soutiens, sans appuis extérieurs, ne peuvent rien influer dans la politique, et sont heureusement réduits par la nécessité à ne jouer