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se lier étroitement des colons éloignés, dicte de les incorporer dans l’assemblée qui représente tout le corps de la nation, pour simplifier l’empire, et le mettre, par cette incorporation, à une unité de gouvernement, qui est la mère de la solidité et de la consistance.

Au moins votre entrée au sénat (quand il serait question d’elle-même en propre) ne dégraderoit[1] pas la majesté du sénat même : des Français ont déjà illustré, par leur présence, la majesté de cette auguste assemblée : Calais, la petite ville de Calais, députa jadis deux membres au parlement, et ces étrangers, (si cependant des sujets, bien sujets, peuvent être des étrangers dans les États de leur légitime souverain) ces étrangers, dis-je, admis, en y introduisant leurs vertus, ne furent qu’une addition de lustre et d’éclat pour cet illustre corps : l’Histoire, qu’un esprit cosmopolite a écrite, parle encore avec éloge de leurs services. Remarquez ici,

  1. Peut-être qu’on pourrait ajouter ici, que les Français n’ont jamais déparé leur association avec les Anglais, dans des occasions encore de plus d’apparat ; à Poitiers, le Prince noir n’avait sous ses ordres que deux mille Anglais, sur huit mille Gascons. L’indiscipline du gros de la nation française fut battue ; mais cette victoire ne fut-elle pas en bonne partie due à la discipline d’un autre corps de la nation française, formée par le plus grand héros que l’Angleterre ait jamais produit ? Pardon de la réflexion ; je cherche à m’instruire.