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ment votre prérogative (dont tout sujet est investi en Angleterre) de procéder à votre défense, et à la vengeance constitutionnelle ou légale de vos droits : il n’est plus aujourd’hui à Londres qu’un coupable avéré, et condamné au tribunal de tout honnête et vertueux patriote ; dans des conjonctures si défavorables pour lui, il ne lui reste plus qu’à mendier votre indulgence, par une modération quoique tardive, et de ne pas armer de nouveau, et provoquer encore votre juste colère par ses renaissants attentats, dont, après tout, le triomphe serait bien court. C’est donc à un brave peuple, tel que vous êtes, à attester, par des mesures mâles et vigoureuses, à l’Angleterre, qu’il n’était pas fait pour être la victime d’un insolent étranger, qui a osé s’ériger parmi nous en tyran.

En 1781, les négociants les plus respectables avaient formé un corps de délit, contre quelques branches de l’administration du général Haldimand : il fallait une contre-batterie, pour repousser une attaque si vive : l’invention d’une invasion prochaine de la province par les Américains, fut bientôt forgée dans les ateliers ténébreux du château St-Louis ; la proclamation en fut annoncée avec toute la pompe et l’apparat que méritait un État menacé ; une assemblée générale fut solennellement convoquée à Montréal, pour y tracer un plan vigoureux de défense, la plus assortie au succès : la fidélité au souverain appela en grand concours les habitants, et en remplit de bonne heure la salle de con-