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d’alors, milord George Germaine : ces documents royaux lui enjoignaient de proclamer dans la colonie, l’acte de l'habeas corpus, qui, le 6 du mois d’avril dernier, n’y était pas encore remis en vigueur, du moins, à en juger par les lettres particulières qui nous y annoncent la continuation du despotisme. Ces règles d’administration publique, émanées immédiatement du trône, interdisaient à ce gouverneur, même dans ces temps de trouble, le pouvoir d’emprisonner un sujet sans l’avis et l’approbation du Conseil législatif ; dans l’espace de trois mois, une proclamation et un jugement devaient justifier, aux yeux de la province, la détention provisionnellement ordonnée du coupable. Où est la bonne foi que méritent les traités ? Qu’est devenu ce respect dû au souverain, surtout quand il veille au salut de ses peuples ? L’Angleterre est donc ici insultée dans ses plus respectables têtes, et déshonorée dans ses plus beaux titres, sa vertu. C’est à elle à venger en chef cet outrage ; pour moi, je ne suis que le second dans l’offense.

Après des attentats si hardis contre les autorités les plus sacrés, on doit s’attendre à tout de la part d’un général Haldimand ; cette étude à entasser sur ma tête, de choix si ingénieux, tant de douleurs dans ma captivité, ne surprend plus : il était naturel à une tyrannie échappée et sans bride, de conspirer à ma destruction : si elle sembla