Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée
[   119   ]


témoignage de M. Cramahé[1], que j’ai été détenu prisonnier depuis le 6 décembre 1780, (jour assigné pour mon élargissement) jusqu’au second de mai 1783, non plus en vertu d’une correspondance supposée avec les ennemies de l’État, ni d’aucune pratique contre la prospérité de la province, mais à raison d’une lettre, que, dans les agonies d’une âme en proie aux plus cuisants chagrins, j’avais écrite d’un style que le gouverneur jugea peu respectueuse et trop libre.

Cette lettre, publiée avec tout le tissu de ses particularités dans mon mémoire (page 116,) ne pourrait être insérée ici sans excéder les bornes resserrés que prescrit la nature d’une épître ; mais au jugement de tout Londres, elle n’est, dans son ensemble, que l’expression de la douleur, aigrie à la vérité par les sensations les plus cuisantes, mais conduite dans ses accents par la politesse et mollifiée par la modération. En voici le trait le plus véhément, qui seul a pu ral-

  1. Jeudi, le 14 décembre, 1780.

    « Je fais mes compliments à monsieur du Calvet, et parlerai à monsieur le général demain matin à son sujet. Son excellence a été indisposé à son égard au sujet d’une lettre qu’il lui a écrite, d’un style indécent, et qui ne convenait point du tout. Je vous en ai averti plusieurs fois ; et vous y êtes toujours revenu.

    H. T. Cramahé.
    À Monsieur Pierre Du Calvet,
    aux Récollets.