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jours signées de la main de Hector Théophile Cramahé, par ordre de son excellence, le gouverneur :) la justice civile n’y intervint jamais par ses agents, et elle n’y figura jamais par l’économie réfléchie de ses procédures. Le lieutenant-général accueillit cette nouvelle, avec un enthousiasme et une extase, qui éclatèrent en ces transports, naturels à un bon cœur en liberté d’agir et d’être lui-même : « En vérité j’en suis bien aise, car il était honteux de tenir un homme comme M. du Calvet en prison et sans savoir pourquoi ; » mais il se trouvait malheureusement occupé et l’affaire fut remise au lendemain.

Ce jour arrivé, M. Levesque se rendit à point nommé chez M. Cramahé où de concert avec M. Dunn, personnage de marque dans la province, l’acte d’obligation fut dressé ; ils passèrent delà dans l’appartement de M. Cramahé, pour le signer en sa présence, et le munir de toutes les formalités légales ; mais quel fut leur étonnement, lorsque ce lieutenant-gouverneur leur signifia, qu’il n’était plus question de mon élargissement, parce que « la girouette avait tourné » et que sur ce changement de vent, il avait reçu un contre-ordre du gouverneur pour suspendre ma liberté ! Il ne donna alors aucun éclaircissement sur ce mystérieux et étonnant changement, dont la pénétration ordinaire de M. Levesque saisit très-bien la cause par des conjectures ; il en fut pleinement éclairci,