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Je chargeai mon militaire arrêteur de requérir, en mon nom, du général Haldimand, que l’ouverture juridique de ces papiers ne fût effectuée qu’en ma présence : ce gouverneur se lia, d’honneur solennel, de faire droit à une si juste requête et de respecter mon sceau en mon absence : mais il tint mal parole à cet honneur ; car le porte-feuille fut ouvert de force dans les ténèbres, les agrafes brisées, le cachet rompu, les papiers visités et déchirés en partie et ce fut dans cet état de délabrement que le tout me fut relâché dans ma prison,[1] sans recueillir d’autre fruit de ces procédés, incivils, illégaux et arbitraires, que la honte de l’incivilité, de l’illégalité et de la violence. Première information juridique, à mon honneur et à ma gloire.

Piquée d’avoir tristement échoué dans cette première tentative, la soif de la vengeance se reput des idées chimériques d’un plus heureux succès à Montréal. Des militaires de marque, tels que le brigadier général Maclean et le major Dunbar, beau-frère du juge Fraser, furent députés de compagnie avec deux commissaires de paix, Messieurs Mac Gill et Porteus, pour aller passer en revue tous les coins et les recoins de ma maison : toutes les portes de mes appartements s’ouvrirent à leurs fulminantes me-

  1. Ce fut abord du Canceaux que mon porte-feuille me fut remis, environ six semaines après, par M. Prenties, prévôt martial.