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fait naître, éclaircis et dissipés, font disparaître jusques aux apparences de criminalité : l’accusé est alors absous par voie de fait en vertu de l’éclaircissement et cesse d’être justiciable de l’État et conséquemment punissable par les lois. Cette définition de la loi de suspicion et la fixation des limites de son autorité, devaient donc en son temps être la garde de la personne ; et elles mettent aujourd’hui la date à l’avènement de la tyrannie qui m’a opprimé. Cette loi, qui ne pouvait parler et déposer contre moi qu’au nom des soupçons, devint donc sans énergie et sans action contre moi, quand les soupçons eurent disparu sous l’évidence des informations ; le général Haldimand commença donc à être mon tyran, dès que les lumières de la vérité l’eurent éclairé sur ses erreurs de présomption ; il le fut donc bientôt ce tyran et, hélas ! que trop longtemps. J’en appelle aux faits de notoriété publique, que je vais retracer ici, non pas pour sa conviction, (il y a longtemps que sa conscience est revenue de ses méprises) mais pour la honte de la trahison, faite à sa conscience par la continuation de ces violences, qu’il savait très-bien n’être plus justiciables au tribunal de sa raison.

Au moment de ma prise, je délivrai, en vertu d’une sommation au capitaine Laws, mon porte-feuille ; j’y mis en bloc, sous une enveloppe générale, tous les écrits que je pris la précaution de sceller de mon cachet.