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d'Andelot qu'une fille unique, Louise, enlevée à l'âge de dix-huit ans par un sieur Barberot, âgé de soixante ans intendant de son père ; ils se réfugièrent en Suisse, où ils vécurent et moururent dans la misère. On ne sait ce que sont devenus les enfants issus du mariage qu'ils avaient contracté à leur sortie de France ; on croit que plusieurs d'entre eux revinrent se fixer en Alsace. On fit par contumace, au sieur Barberot un procès criminel pour rapt, et le baron de Saint-Remy obtint du parlement qu'au lieu de le condamner à être pendu, on le condamnât à avoir la tête tranchée (genre de supplice réservé a la noblesse, tandis que la corde était le privilège des roturiers). Jamais le baron de Saint-Remy ne voulut pardonner à sa fille, et ce fut après son enlèvement qu'il se remaria avec Charlotte de Rothembourg, dont il n'eut encore qu'une fille, Jeanne-Octavie, qui fut la dernière de cette ancienne et illustre famille.

Vaudrey portait emmanché en fasce d'une pointe et deux demies de gueules sur argent.

Devise : J’AI VALU, VAULT ET VAULDRAY.

Ancien adage : COUPS DE LANCE DES VAUDREY.

Le baron de Saint-Remy avait un frère cadet, Jean-Charles, appelé le chevalier de Vaudrey, destiné d'abord à l'Église, novice à Saint-Claude, chanoine de Besançon, qui quitta ses bénéfices pour entrer au service, où il se distingua en Flandre, en Irlande et en Piémont, et, devenu lieutenant-général, fut tué en 1705 à la bataille de Cassano. Étant capitaine de grenadiers au régiment de Tournon, il entra, lui dixième, dans Coni, ville des États sardes, et, abattu sous trente-trois blessures, il fut fait prisonnier. Louis XIV lui ayant, en 1692, donné un