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SUR LE CHEVALIER DE CLIEU.

il obtint quelques distinctions honorables. Après avoir été lieutenant-de-roi à la Martinique, il fut nommé gouverneur de la Guadeloupe et créé commandeur de l’ordre de Saint-Louis. Il servit près de quarante ans dans les Colonies-Françaises, d’où il se retira honorablement pauvre, après avoir dépensé pour le bien public la plus grande partie du prix de trois établissements considérables qu’il avait fondés dans les Antilles : il était tellement désintéressé qu’il refusa un don de 150,000 fr. que les colons de la Guadeloupe et de la Martinique lui offrirent pour qu’il pût tenir un état conforme à son rang et à son mérite.

Ses lumières, son expérience judicieuse, son équité reconnue et son caractère aussi conciliant que ferme, le firent choisir par le Gouvernement pour aller au Port-Louis régler les contestations dont les officiers de terre, de la marine et de la Compagnie des Indes fatiguaient le ministère. De Clieu, comme on s’y attendait, eut le bonheur de réussir dans cette mission délicate.

Lors du bombardement odieux du Havre, en 1759, il se distingua dans le commandement des batteries flottantes qui lui fut confié.

Il n’est pas exact de dire que le fondateur des prospérités de la Martinique ne fut récompensé que par la plus décourageante ingratitude, et qu’il soit mort ignoré dans la colonie qu’il avait enrichie : c’est une double erreur qu’a commise, dans la Biographie Universelle, le savant Du Petit-Thouars : l’histoire des ingratitudes humaines est déjà bien assez volumineuse en réalité, sans l’accroître encore par des erreurs.