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LES AMAZONES,

Son deſtin que le Ciel mit en votre puiſſance.
Qui peut contre ſa tête armer votre vengeance ?
Quand vos regards enfin ne pourroient l’enflammer,
Eſt-ce un crime d’Etat de vivre ſans aimer ?

ORITHIE.

Qui voit avec froideur l’excès de ma tendreſſe,
Qui du cœur d’Orithie a cauſé la foibleſſe,
S’il n’y répond, Madame eſt digne de la mort.
Théſée, aux Dieux vengeurs j’abandonne ton ſort.

ANTIOPE.

Votre gloire gémit du feu qui vous irrite.

ORITHIE.

Princeſſe, je ne ſçai quel ſoin vous ſollicite ;
Mais votre empreſſement à défendre un ingrat,
M’étonne d’autant plus, qu’il offenſe l’Etat.
Jadis mes ſeuls déſirs rempliſſoient votre envie.



Scène III.

Une AMAZONE armée, ORITHIE, ANTIOPE, ORONDAL.
L’AMAZONE, à Orithie.

MAdame, ce guerrier parti de la Scythie,
De Gelon près de vous ſe dit Ambaſſadeur.