figure,
Pour qui du ciel l’admirable, et hault temple
Semble courbé, afin qu’en toy contemple
Tout ce, que peult son industrie et cure.
Si de tes yeulx les beaux raiz d’avanture
Daignent mon cœur echaufer, il me semble
Qu’en moy soudain un feu divin s’assemble,
Qui mue, altere, et ravist ma nature.
Et si mon œil ose se hazarder
A contempler une beauté si grande,
Un Ange adonq’me semble regarder.
Lors te faisant d’ame et de corps offrande
Ne puis le cœur idolatre garder,
Qu’il ne t’adore, et ses veux ne te rande.
XXXIX
Plus ferme foy ne fut onques jurée
A nouveau prince, ô ma seule princesse !
Que mon amour, qui vous sera sans cesse
Contre le temps et la mort asseurée.
De fosse creuse, ou de tour bien murée
N’a point besoing de ma foy la fortresse,
Dont je vous fy’dame, roine, et maistresse,
Pour ce qu’ell’est d’eternelle durée.
Thesor ne peult sur elle estre vainqueur,
Un si vil prix n’aquiert un gentil cœur :
Non point faveur, ou grandeur de lignage,
Qui eblouist les yeulx du populaire,
Non la beauté, qui un leger courage
Peult emouvoir, tant que vous, me peult plaire.