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D'une esle encor' non usitee,

  Et ne sera gueres long tens
  La terre par moy habitée.

Plus grand, qu'Envie, à ces superbes Viles je laisseray leurs tempestes civiles

  Je voleray depuis l'Aurore
  Jusq'à la grand' Mere des eaux :
  Et de l'Ourse à l'Epaule more,
  Le plus blanc de tous les oyzeaux.

Je ne craindray, sortant de ce beau jour, L'epesse nuyt du tenebreux sejour.

  De mourir ne suys en emoy
  Selon la loy du sort humain,
  Car la meilleure part de moy
  Ne craint point la fatale main:

Craingne la Mort, la Fortune, et l'Envie, A qui les Dieux n'ont donné qu'une vie.

  Arriere tout funebre chant,
  Arriere tout marbre, et peinture,
  Mes cendres ne vont point cherchant
  Les vains honneurs de sepulture: