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Qui pour le fils d’Iocaste
Encontre Thebes s’arma,
S’eslançoit de grand’ audace
Dedans l’horrible crevace,
Qui sur luy se referma.
Vous, à qui ces durs allarmes
Arracheront quelques larm.es,
Soyez joyeux en tout temps,
Ayez le ciel favorable,
Et plus que moy misérable,
Vivez heureux et content.


A PHŒBUS

O Race Latonienne,
Sainte clarté Delienne,
Dieu en Cyrene adoré,
A qui pendent en escharpe
Et le Carquois et la Harpe,
Apollon au crin doré.
Père, ne mets en arrière
Le soupir de ma prière,
Puis que tes saintes douceurs
M’allaictant dès mon enfance.
M’ont fait nommer, par la France,
Le nourrisson des neuf Sœurs.
Tu sçais toutes médecines,
Herbes, plantes et racines,
Qui chassent le mal des corps :
Tu sçais toutes les sciences,
Les arts, les expériences
Des Augures et des sorts.
Ton grand œil qui tout regarde.
D’en haut ses flèches nous darde,
Dont tu vas l’âme inspirant
Au sein de la Toutemere,
Toy nommé du bon Homère
Apollon le loin-tirant.
C’est toy des Astres le père,
Qui îe cours de l’an tempère,
Et d’une brave roideur.