jugé à propos de nous laisser nous dépêtrer de l’affaire Dreyfus et qu’ils aient préféré employer leur temps à se nantir vigoureusement.
L’Angleterre s’est taillé un empire qui va d’Alexandrie au Cap. Elle nous a signifié que nous n’avions plus rien à faire dans cette Égypte que nous avions ressuscitée à la vie de la civilisation, fécondée par notre activité et nos capitaux.
La Russie s’est créée un empire asiatique au moins aussi formidable : elle s’est annexée la Mandchourie et elle a occupé Port-Arthur.
L’Amérique s’est affirmée comme nation conquérante : elle prendra, quand elle le voudra, celles de nos colonies qui pourront être à sa convenance, comme elle a pris Cuba, et elle dira à M. Cambon :
« Au lieu de protester, vous avez été assez gentil pour négocier le traité qui a consacré la prise de possession de Cuba, et vos journaux ont été assez snobs pour représenter comme un hommage rendu à la France votre incompréhensible intervention dans le dépouillement d’une nation latine. Vous ne pouvez mieux faire que de continuer en ce qui concerne vos possessions à vous. »
Quant à l’Allemagne, elle attend l’évènement que toute l’Europe escompte déjà et auquel M. Deschanel a été le seul à faire allusion dans un discours de rentrée à la Chambre : la mort