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Les romans publiés sur la Compagnie de Jésus donnent un peu l’idée de ce qu’est en réalité l’Alliance Israélite universelle. Ce qui n’est pas vrai pour les Jésuites l’est pour elle. Les Juifs, eux-mêmes, ont été frappés de ce rapprochement, en déclarant bien entendu, avec leur modestie habituelle, que tout l’avantage de la comparaison était pour eux et qu’ils ne voulaient que notre bien, ce qui est assez exact après tout, puisqu’ils passent leur vie à nous le prendre.

Je me rappelle en ce moment, disait un de leurs orateurs dans cette assemblée générale du 3 février 1870, où l’on fit un si chaleureux éloge de l’Allemagne, une conversation que j’ai eue naguère avec un coreligionnaire qui avait assisté la veille à une séance de l’Alliance. Je lui demandai son opinion sur notre Alliance et voici ce qu’il m’a répondu :

En assistant hier à votre séance, j’ai pensé au Juif Errant, d’Eugène Sue, à cette scène où Rodin dépouillant sa correspondance trouve des lettres venant des quatre coins du monde.

La comparaison entre ces deux sociétés est juste quant à l’extension et à l’étendue de nos rapports avec le monde, mais ne l’arrête là. Ah ! Quelle différence entre ces deux œuvres ; l’une, dit-on, a des ressorts pour opprimer, l’autre pour affranchir, l’une s’étend pour étouffer la liberté, l’autre pour la donner ; l’une veut éteindre les lumières, l’autre les rallumer ; l’une répand le froid et la mort, l’autre la chaleur et la vie. (Bravos.)

Ce qu’il y a d’amusant c’est que ces Juifs, qui déclarent hautement qu’ils ne sont ni Français, ni Anglais, ni Allemands, reprochent sans cesse aux catholiques dans leurs journaux de reconnaître l’autorité du Pape, d’obéir à un souverain étranger.

Un souverain étranger ! S’écrie le candide prolétaire. Est-il possible ? Et ce bon Juif est-il patriote de tonner contre cette énormité !