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Nous avons ici le témoignage écrasant d’un auteur anglais M. Hyndman :

« Chose effrayante, dit-il, les provinces du Sud-Ouest en étaient réduites à exporter leurs grains alors que trois cent mille personnes y mouraient de faim en quelques mois. » En 1877, ajoute-t-il, dans la seule présidence de Madras, neuf cent trente-cinq mille personnes sont mortes de faim d’après les rapports officiels.

Les chiffres publiés par M. Hyndman, dans la revue The Nineteenth Century, sous le titre la Banqueroute de l’Inde, n’ont jamais été démentis. Au lieu de tant parler de philanthropie universelle dans leurs Loges, les Francs-maçons anglais, cependant, feraient bien mieux de s’occuper de cette question[1]. Le Fortnightty Review s’est borné à dire à propos du budget de l’Inde que « ce n’était pour les peuples que le prix d’un gouvernement pacifique et régulier. »

Le docteur Lebon s’égaye un peu à propos de l’expression « pacifique et régulier, » appliquée à un régime qui fait mourir de faim en une année près d’un million d’hommes.

C’est le jargon des prétendus civilisateurs. Les hommes du 4 Septembre, qui ont été si durs pour les prolétaires qu’ils flattaient bassement la veille, étaient tous parfumés de modernisme, tous pénétrés de la pure doctrine libérale, tous experts à la période académique.

À l’épouvantable oppression qu’ont fait peser sur les populations orientales des races qui se prétendent supé-

  1. Voir aussi l’épisode des officiers anglais faisant, il y a quelques mois, photographier les Birmans prisonniers pendant qu’on les fusille. Ce spectacle de l’alliance de la science moderne et de la sauvagerie évoque un monde d’idées. Le général anglais qui présida à ces horreurs est fermement convaincu que Timour-Leng et Gengis-Khan étaient des barbares tandis que lui représente le Progrès.