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tuer ? Quel massacre et quelle perte ! Et puis les Juifs sont là qui demandent à acheter, à deux francs l’un, des moutons qui en valent vingt. Enfin le Trésor gagnera toujours douze mille francs, on les leur cède. Huit jours plus tard, les premiers propriétaires ont repris à trois francs par tête leurs moutons. La vengeance française ne coûte pas cher.

Le Juif est maître de tout le Sud de l’Algérie. Il n’est guère d’Arabe, en effet, qui n’ait une dette, car l’Arabe n’aime pas rendre. Il préfère renouveler son billet à cent ou deux cents pour cent. Il se croit toujours sauf quand il gagne du temps. Il faudrait une loi spéciale pour modifier cette déplorable situation. Le Juif, d’ailleurs, dans tout le Sud, ne pratique guère que l’usure par tous les moyens aussi déloyaux que possible, et les véritables commerçants sont des Mozabites…

On peut compléter le tableau par quelques mots qu’un écrivain, qu’on n’accusera certes pas d’être un partisan de l’Inquisition, consacre aux mêmes personnages dans l’ouvrage qui a pour titre : France, Algérie, Colonies.

Les Juifs algériens, dit M. Reclus, ont été naturalisés en bloc, par décret, pendant que nous luttions contre les hordes disciplinées du peuple évangélique. Ils ne l’avaient pas certes mérité, occupés qu’ils étaient uniquement de banque, de commerce, de courtage, de colportage et d’usure ; nul d’entre eux ne tient la charrue, n’arrose les jardins ou ne taille les vignes, et il y a très peu d’hommes de métiers parmi ces arrières neveux du supplanteur d’Esaü. Aucun n’avait péri dans nos rangs, sous les boulets du Nord, comme ces Berbères, ces Arabes, ces nègres, qui furent parmi les héros de Reichshoffen ; et s’ils n’ont point défendu l’Algérie contre nous, de 1830 à 1871, ils ne la défendront pas non plus contre nos ennemis.

Ces Juifs s’étaient-ils au moins recommandés par leur amour pour la France ? Ils s’étaient bornés, selon leur coutume, à gagner de l’argent dans les deux camps.

« Au commencement de la conquête, dit le capitaine