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père. La parcimonie la plus incroyable régnait dans ce ménage, la dépense ne s’élevait guère à plus de 35 ou 45 fr. par mois.

L’affaire Peschard remonte au 30 août 1857, elle serait étouffée de suite aujourd’hui. On ne poursuit plus les Juifs, sous le gouvernement actuel, que dans des occasions fort rares et quand il est absolument impossible de faire autrement[1].

Quand la justice fait semblant de s’occuper des Juifs c’est pour leur rendre service. Il y a deux ans, un groupe d’actionnaires assigne le baron d’Erlanger et les débats font connaître force faits qui sont loin d’être propres. Que fait le ministre de la justice pour empêcher l’affaire de suivre son cours ? Il fait déclarer par un substitut qu’une instruction est ouverte contre le baron d’Erlanger et le tribunal est bien forcé de surseoir à la continuation des débats. Inutile de dire que personne n’a jamais entendu parler du

  1. Le banquier Hirch, qui avait fait changer des bancknotes qu’il savait fausses, a été condamné, il est vrai, par la 8e Chambre, le 8 mai 1884, à une amende de 7,500 francs, mais cette amende relativement légère avait le caractère d’une peine disciplinaire, d’un châtiment de famille. Le banquier était frappé parce qu’il s’était adressé à M. Monteaux, qu’il avait voulu tromper un coreligionnaire.
    Me voyez-vous me présenter chez Rothschild avec une bancknotes fausse ! On m’arrête, on me met au poste, puis de là à Mazas, au secret, on m’interroge, on me demande mes complices, et on me condamne à un an de prison.
    Au mois d’août 1885, deux criminels convaincus de l’assassinat d’un fabricant de malles de la rue d’Angoulême, Gaspard et Meyer, se trouvent ensemble à la Roquette. Entraîné par son complice, Gaspard n’a été qu’un instrument inconscient, c’est Meyer qui a eu l’idée du crime et qui en a proposé froidement l’exécution. C’est Meyer qui est gracié et Gaspard qui est exécuté.