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Sans doute on peut changer de patrie comme certains Italiens l’ont fait au moment de l’arrivée en France de Catherine de Médicis, comme les protestants français au moment de la révocation de l’édit de Nantes. Mais pour que ces transplantations réussissent il faut que le sol moral soit le même à peu près que celui que l’on quitte, il faut que sous l’humus de surface il y ait le fonds chrétien.

La première condition, en outre, pour adopter une autre patrie, c’est de renoncer à la sienne. Or, le Juif a une patrie à laquelle il ne renonce jamais, c’est Jérusalem, la sainte et mystérieuse cité, Jérusalem, qui triomphante ou persécutée, joyeuse ou attristée, sert de lien à tous ses enfants qui chaque année au Rosch Haschana se disent : « l’an prochain à Jérusalem ! »

En dehors de Jérusalem tout pays, que ce soit la France, Allemagne ou l’Angleterre, est simplement pour le Juif un séjour, un lieu quelconque, une agglomération sociale au milieu de laquelle il peut se trouver bien, dont il peut même lui être profitable de servir momentanément les intérêts, mais dont il ne fait partie qu’à l’état d’associé libre, de membre temporaire.


Ici nous touchons à un point que nous avons déjà indiqué et sur lequel nous aurons encore à revenir : l’affaissement incontestable de l’intelligence française, le ramollissement partiel qui se traduit à la fois par un sympathisme vague qui consiste à aimer tout le monde et par une sorte de haine envieuse qui nous pousse à nous détester entre nous. C’est le cas de certains déments qui déshéritent leurs enfants et accablent de bons procédés les étrangers.

Si le cerveau de nos concitoyens fonctionnait de la façon