Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pour les retrouver le Juif Benjamin, né en Moldavie à Folscherry et mort à Londres le 4 mai 1864, avait visité pendant de longues années l’Égypte, la Syrie, le Diabekes le Kurdistan, Mossoul, Bagdad, la Perse. On l’avait surnommé Benjamin II en souvenir de Benjamin de Tudèle, le célèbre voyageur du XIIe siècle. Le rabbin Mardochée avait cru les apercevoir dans le Sahara, mais la chose n’est pas encore éclaircie. Un autre Juif, M. Wiener, professeur au lycée Bonaparte, a été les chercher dans l’Amérique du Sud, et les fonds du ministère de l’instruction publique sont employés à payer des missions qui poursuivent ce but patriotique. Après avoir fait le bonheur des Juifs de l’Algérie et de Tunisie, nous nous occupons de ceux du Maroc et de ceux de la Chine. C’est toujours cela de retrouvé en attendant que quelque nouveau « Flatters » meure pour aller annoncer aux égarés que leurs coreligionnaires sont les maîtres en Europe[1].

Nul Parisien n’a encore oublié la première de la Femme de Claude, la seule pièce de Dumas qu’on ait réussi à faire tomber complètement. « C’est trop tôt ! C’est trop tôt ! » murmuraient les Juifs gantés de frais, à la fois ravis et effrayés devant l’insolente déclaration de Daniel que Dumas fait parler comme parlait Cagliostro venant annoncer l’avenir[2]. Alphonse de Rothschild, qui n’a jamais brillé

  1. Flatters était Juif d’origine et il est certainement mort victime d’une idée religieuse autant que de son dévouement à la science, la question des Juifs du Sahara tenant fort à cœur à Israël.
  2. Dans un ordre, cette fois très secondaire, il faut encore citer comme avertissement une conférence d’une dame De la ville, au boulevard des Capucines, le 30 octobre 1882 « les Israélites de Paris, leurs talents, leur esprit, leur argent, leur puissance… »

    « Les juifs, disait textuellement la conférencière, sont assez riches