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gambetta et sa cour

et tint Gambetta au courant de tout. Au 16 Mai, il hésita une minute et fut vite rassuré dès qu’il vit que toute l’énergie des sauveurs de la société consistait à gêner la vente du Petit Journal dans les départements. On donnait des coups de canif au lieu de donner des coups de sabre, selon l’expression de l’amiral de Gueydon. On allait voir de quelle audace est capable le Juif dès qu’il a cessé de trembler.

Nous avons déjà montré comment, à la suite des événements de 1870, tout un flot d’aventuriers s’était rué sur la France. Un monde nouveau était né ou plutôt avait poussé comme un champignon malfaisant sur le sol profondément remué. Gambetta aperçut bien ce fumier en ébullition et les couches successives qui s’élevaient dessus, il comprit qu’on pourrait faire quelque chose avec cela et prononça à Grenoble, en 1872, cette fameuse harangue sur les nouvelles couches, qui est le seul discours de lui où il y ait une idée, le seul qui corresponde à une situation vraie.

    servation des statuts et aux combinaisons inventées par plusieurs personnes pour s’enrichir aux dépens de la société. »

    Comment s’expliquer qu’un gouvernement, qui portait ce titre de gouvernement de l’Ordre moral, le plus beau après celui de gouvernement de l’Ordre chrétien, eût laissé un pareil personnage à la tête de la Préfecture de police après le 24 Mai ? Comment l’idée n’est-elle pas venue aux politiques, qui avaient assumé une si haute tâche, de prendre soit un homme comme Maxime Du Camp, qui connaît à fond Paris et le personnel révolutionnaire, soit un brave provincial, honnête et fin, habitué à traiter d’affaires avec les paysans et qui aurait été aussi malin que les Parisiens ? M. de Vitrolles, qui fut le principal, le seul auteur de la Restauration, n’avait point traîné dans cette bazoche qui émousse à jamais la notion du Bien et du Mal, il élevait des moutons avant de s’occuper de politique et dès les premiers pas se révéla plus habile que tous les intrigants qui entouraient les Princes.