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gambetta et sa cour

France par tous les cosmopolites, depuis Spuller jusqu’à Garibaldi, depuis Bordone jusqu’à Steenackers.

Achille, à la cour de Lycomède, se trahit en se précipitant sur l’épée cachée sous un monceau d’étoffes et de bijoux ; le fils de Juif, si quelque doute était resté, se fût vite révélé dès son arrivée à Tours. Écartant toutes les épées loyales et luisantes au soleil, il cria : où est l’or ? où est le coup de Bourse ?

L’emprunt était l’essentiel, la guerre n’était qu’une question secondaire ; elle avait l’avantage seulement de faite tuer des Français, de faire de la place ; elle en fit, et la Commune en fit encore plus.

On parlait du rôle de Gambetta pendant la Commune, un jour chez Victor Hugo.

— Ah ! répondit le poète, j’ai reçu à Bruxelles une lettre bien significative de lui là-dessus, il était absolument d’accord avec Thiers.

— Comment ? lui demanda-t-on ?

— Oui, ajouta-t-il, la Commune a été faite par ceux qui en ont profité.

Il allait en dire plus long quand le petit Lockroy détourna vite la conversation avec quelque faribole.

L’avenir seul pourra connaître le rôle plus ou moins considérable joué dans la Commune par Gambetta, représenté par Ranc, l’oblique Jacobin qui s’esquiva dès que l’affaire fut engagée. Les historiens de l’avenir auront sur ceux du passé cet avantage, que nous leur donnons, dès maintenant, les grandes lignes de toutes les manœuvres de ce temps et qu’ils n’auront à découvrir que le menu détail des intrigues.

Tranquille à Saint-Sébastien, et sentant bien ce qui était en cause, Gambetta s’abstint de dire une parole dans un sens ou dans un autre.