Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/546

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avec cinq ou six milliards comptants[1], on exproprierait certainement assez d’usines, sans léser personne encore une fois, pour permettre aux ouvriers d’expérimenter leurs doctrines sociales dans des conditions d’autant meilleures qu’aucune révolution violente n’ayant eu lieu aucun chômage ne se produirait.

Tout ceci, je ne crains pas d’insister sur ce point, s’accomplirait sans secousses, sans effusion de sang, par simples décrets en quelque sorte, sans plonger le pays dans

    agir de même ; M. de Breda a répondu victorieusement à cette objection : « Oui, tous ceux qui ont des lingots en abondance, mais les matières d’or et d’argent et le numéraire étant concentrés dans les mains des Juifs à un degré tel que le mot monopole n’aurait rien d’exagéré ; il en résulte que ce sont eux qui ont accaparé un des droits régaliens les plus lucratifs. »
        Ce monopole du numéraire est, en réalité, la véritable force des Juifs ; c’est parce que M. de Rothschild dispose, non par le crédit, mais d’une manière effective, de la majeure partie de l’or circulant en France, qu’il peut imposer ses volontés au gouvernement.

  1. Le désordre était si grand, le vol tellement général pendant la Révolution qu’il a été toujours impossible de savoir quel était, au juste, la valeur des biens nationaux. Dans son rapport du 85 germinal an III, au nom des comités de Salut public, de législation et de finances, Johannot déclare que ces biens constituent une fortune effective de seize milliards. Louis Blanc a adopté ce chiffre dans son Histoire de la Révolution. Lavoisier estime ces biens à deux milliards huit cent millions. Cambon donne un total de 2.840.740.259 livres.
        À ce chiffre il faut ajouter les biens confisqués sur les émigrés et les condamnés auxquels Roland, Johannot, Cambon attribuent successivement une valeur de cinq milliards, puis de neuf milliards. Dans le tableau qu’il présenta, à ce sujet, en l’an IV, au Conseil des Cinq Cents, « Eschassériaux » donne un total de cinq milliards en valeur métallique.
        Dans son savant ouvrage, Les Finances de l’ancien régime et de la Révolution, M. René Stourm se prononce pour le chiffre de cinq milliards et demi, qui me paraît un peu faible et qui, selon lui, se décompose ainsi : trois milliards pour les biens du Clergé et de la Couronne, deux milliards et demi pour les biens des émigrés et des condamnés.