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raison de se proposer ce but, que de voir s’ils ont une chance de l’atteindre dans les conditions actuelles. Je suis convaincu, pour ma part, qu’ils ne réussiront pas ; ils mettront très facilement la main sur Paris, mais ils ne pourront se saisir de la France.

Les difficultés, qui arrêteront les ouvriers, ne sont pas par elles-mêmes très considérables, mais elles suffiront à faire échouer leur entreprise.

En 1792, les paysans étaient sur le sol ; ils n’ont fait qu’en prendre possession d’une manière définitive, et comme le blé, le vin, les fourrages sont des productions de première nécessité, ils n’ont eu qu’à continuer ce qu’ils faisaient auparavant en devenant simplement de fermiers propriétaires.

Les ouvriers sont également dans l’usine. Ils comptent, dès à présent, parmi eux des hommes assez intelligents, des contre-maitres assez habiles pour faire tout fonctionner, de façon à ce que la disparition du patron ne s’aperçoive même pas. Je suis persuadé qu’ils n’ont qu’à le vouloir, étant donnée leur organisation actuelle, pour s’emparer de tout.

Malheureusement pour eux, une révolution comme celle là arrêtera net toutes les fabriques, et dans cet intervalle, la bourgeoisie se ralliera, trouvera un général qui noiera dans le sang la révolte prolétarienne.

Si la bourgeoisie française ne fait pas cela, l’Allemagne le fera pour elle, saisira cette occasion d’intervenir et sera soutenue par la bourgeoisie épouvantée.

Ce but, que poursuivent les ouvriers, et qu’ils n’ont pas tort de poursuivre à leur point de vue, ne pourrait-il pas être atteint pacifiquement ? Pourquoi un prince chrétien, un chef aux conceptions fermes et larges qui, au lieu de voir