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Sur qui pèse le plus durement le régime actuel ? Sur l’ouvrier révolutionnaire et sur le conservateur chrétien. L’un est atteint dans ses intérêts vitaux l’autre est blessé dans ses croyances les plus chères.

Pour l’ouvrier, la Révolution sociale est une nécessité

    de soutenir une lutte acharnée pour se défendre. Le chapitre consacré aux Juifs, dans l’An deux mille quatre cent quarante, Rêve s’il en fut jamais, a le caractère d’une véritable prophétie.
        « Les politiques sensés, écrit Mercier, n’avaient pas su prévoir les suites fâcheuses que pouvait avoir l’explosion soudaine d’un peuple nombreux et inflexible dans ses opinions dont les idées, contrastant fortement avec celles des autres peuples, devenaient cruelles et fanatiques de leur loi et des promesses pompeuses qui remontaient à l’origine du monde, car la terre leur appartenait et les autres peuples n’étaient à leurs yeux que des usurpateurs.
        « Les Juifs, se regardant comme un peuple antérieur aux chrétiens et créé pour les subjuguer, se réunirent sous un chef auquel ils attribuèrent soudain tout le merveilleux fait pour ébranler les imaginations et les disposer aux révolutions les plus grandes et les plus extraordinaires.
        « Il composait alors, en Europe, une multitude éparse qui pouvait monter à douze millions d’individus, et les Juifs répandus dans l’Orient, en Afrique, à la Chine, et même dans les parties intérieures de l’Amérique accourant ou envoyant des secours, la première invasion fut violente. Il fallut réparer l’invigilance politique des siècles précédents et nous eûmes besoin de sagesse, de constance et de fermeté pour décomposer ce fanatisme ardent, pour apaiser cette fermentation dangereuse et réduire les Juifs comme ci-devant à gagner leur vie dans une tranquillité absolue.
        « Ils avaient travaillé dans tous les siècles et dans tous les instants avec la soif de la cupidité et l’ardeur que donne l’insouciance pour tout autre objet, toujours avides, toujours heureux en spéculations basses ou intéressées, grossissant éternellement leur bourse. Leurs énormes richesses leur avaient donné une audace fanatique et le titre de Roi des Juifs, donné à un ambitieux, avait occasionné un orage politique dont les secousses ne laissèrent pas que de nous inquiéter. Nous ne voulions pas répandre beaucoup de sang, et ce peuple de son côté, était disposé à renouveler toutes les horreurs qu’offre son histoire et dont il a été l’agent et la victime. »