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pu se souvenir cependant qu’un officier français, attaché à l’état-major du 15e corps, et pris dans le voisinage du col de Tende, avait été condamné à deux ans de prison.

Un honorable négociant de Mayence, M. Tissot, contre lequel on ne put relever que des racontars sans importance, avait été condamné à cinq ans de prison.

Pourquoi, tandis qu’il célébrait Gambetta en prose et en vers, M. Déroulède n’a-t-il pas songé à lui demander de faire voter d’urgence une loi précise à ce sujet ? Si, au lieu de faire tirer des coups de carabine à Mme Edmond Adam, au polygone de Vincennes, il avait organisé un meeting et ouvert un pétitionnement pour faire résoudre cette question, on aurait dit : « Voilà un homme qui n’est pas un fanfaron de chauvinisme, mais un patriote vigilant et attentif qui s’efforce de nous préserver de ce qui nous a perdu en 1870. »

Quoi qu’il en soit, la France l’avait échappé belle. La Juiverie, d’ailleurs, avait opéré avec moins d’ensemble que de coutume, ce fut peut-être ce qui sauva nos paysans. Tandis que le Mayer de la Société de gymnastique allemande insultait ou n’insultait pas, on n’a jamais su au juste la vérité, que le Mayer de la Ligue des Patriotes s’indignait, qu’un troisième Mayer, le Meyer du Gaulois, parlait vaguement de l’honneur du drapeau français et déclarait qu’il n’y laisserait pas toucher, un quatrième Mayer, celui de la Lanterne, entrait en scène.

Etait-il venu trop tard ? Gambetta avait-il distribué toutes les commandes de semelles en papier et de couvertures en pelure d’oignon destinées à nos malheureux soldats pour la prochaine guerre ? Je l’ignore, toujours est-il qu’il fit ressortir l’étonnant ridicule dont s’était couvert Déroulède.

Ce dernier Mayer, précisément, n’eut pas de chance, pour