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comme nos pères l’ont fait avant eux. Par qui ? Pour qui ! Telle est l’interrogation qu’on doit se poser devant tout fait important.

Décomposons donc l’incident de la rue Saint-Marc, et voyons bien qui est en cause. Une fête d’adieu est organisée par la Société de gymnastique allemande. En l’honneur de qui ? La circulaire suivante, envoyée après la scène du premier soir, va nous l’apprendre.

Société allemande de gymnastique à Paris
P. P.

Par suite d’un incident imprévu, le local de réunion n’est malheureusement pas à notre disposition ce soir.

La fête d’adieu en l’honneur, des sieurs jul. Gras et A. Cohen aura par conséquent lieu mercredi prochain 30 août, et nous comptons sur une nombreuse réunion.

Amicalement.

Pour le comité,
Le 2eme secrétaire,
Eugène Wolff.

C’est deux Juifs, probablement, et certainement un, A. Cohen, qu’on veut fêter dans cette société, qui a pour président un Juif, le docteur Mayer et pour secrétaire encore un Juif, Eugène Wolff, parent probablement du Wolff, dont l’agence avait envoyé, en 1870, le fameux récit de l’outrage fait à M. Benedetti.

Mais un exemplaire de cette circulaire s’égare, il est porté, par un étonnant hasard, à un membre de la Ligue des Patriotes, dont le susceptible courage s’émeut et voit là un défi. Ce patriote, à la fibre si sensible, est-il donc un de ces Français d’ancienne date, qui ont conservé au plus profond