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sans compter pour le budget de la guerre, avaient été gaspillés, on avait tout fait pour semer la division et la haine dans les cœurs, l’armée avait été savamment désorganisée, rien n’était prêt, on le vit bien quand Farre, pour envoyer un régiment en Tunisie, dut prendre des hommes à Brive, des chevaux à Perpignan, des selles à Versailles[1].

Mettez cette désorganisation en face de la redoutable organisation de l’Allemagne et vous devinez le résultat. On aurait eu à peine le temps de faire le petit emprunt et l’ennemi était sur nous, nous serrant à la gorge, tandis qu’un duc de Frigolet ou un Thibaudin quelconque aurait essayé de mettre en branle cette formidable machine de la mobilisation qu’il faudrait un Napoléon pour manier.

C’était l’écrasement, c’est-à-dire dix milliards de rançon.

Comment les payer ? Le Juif était là. Il se chargeait pour le compte de l’Allemagne d’avancer une partie de la somme, seulement la rentrée, on le comprend, ne pouvant se faire en un jour, il aurait pris en quelque sorte le pays

  1. Au moment où Déroulède et la Ligue des Patriotes provoquaient niaisement l’Allemagne, nous n’avions pas même de munitions, les cartouches de nos arsenaux étaient avariées et hors d’état de servir. Dès la fin de 1882, le général Billot dut demander à la Chambre un crédit extraordinaire annuel de 2,673,323 francs destiné à détruire ces cartouches qui nous avaient coûté des sommes énormes. Voir sur ces cartouches en laiton des lettres pleines de détails techniques adressées au journal la Ligue (21, 22, 23, janvier 1885), par M. Albert Hubner, notable commerçant, qui eut la naïveté d’aller confier ses angoisses patriotiques, devinez à qui… à Spuller.
        Dans sa lettre du 24 janvier, M. Hubner constate que derrière le principal fabricant de ces cartouches en laiton il y avait les Rothschild. Voir ce que nous disons, livre 1er, de ces rois juifs, roi du blé, roi des chemins de fer, qui, en réalité, disposent en maîtres absolus de tout ce qui intéresse la sécurité ou la vie d’un pays.