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sien, M. de Bunsen, un de ses oncles est colonel dans l’armée anglaise, un autre, Evelino Waddington, est mort au mois d’avril 1883 à Pérouse.

Nul dans le pays ne s’étonna du choix de cet Anglais, pas plus qu’on ne s’était étonné du choix de Spuller comme secrétaire général du gouvernement de la Défense nationale. L’abaissement des intelligences était telle, à ce moment, qu’on ne prêtait même pas attention à ces énormités.

L’attitude prise par Waddington au congrès ne souleva même que de timides protestations.

La conduite à suivre était tout indiquée et le premier Français venu, intelligent et patriote, l’aurait suivie d’instinct.

La Russie, par l’antagonisme latent qui existe entre elle et l’Allemagne, est sinon notre alliée naturelle, du moins la seule nation sur laquelle nous puissions compter. Le tsar Alexandre nous avait rendu un signalé service en 1873, en s’opposant à un retour offensif de l’Allemagne sur nous. Que pouvaient nous faire les conditions du traité de San-Stéfano favorables à la Russie ?

On vit cependant cet étrange spectacle d’un ministre des affaires étrangères, nominalement français, épousant, avec un zèle éperdu, les intérêts de l’Angleterre, la poussant à prendre Chypre, souriant quand elle annonçait d’avance l’intention de nous chasser de l’Égypte et de s’en emparer.

Pour la France, Waddington ne réclamait qu’une chose… l’émancipation des Juifs de Roumanie.

Pour la Roumanie comme pour l’Allemagne, nous renvoyons à notre prochain volume, l’Europe juive, et nous ne prenons de la question que ce qu’elle a de commun avec la France.